Talion’h Kaärd
Talion’h Kaärd est apparu lentement, autour des années 95, progressant dans le corps d’un autre, à pas feutrés, pour ne plus faire qu’un, parfois, avec lui.
Après des études en archéologie qui ne lui ont rien apporté de plus qu’une insatisfaction à s’exprimer et un regard pessimiste sur la durabilité des choses, Talion’h Kaärd s’engage dans un travail de photographies argentiques au quotidien. Pollué sûrement par ses études en archéologie, il reste obsédé par les constructions et les habitats, persuadé un peu naïvement, à la manière des anciens voleurs d’âmes, qu’il garde sur pellicule la seule trace tangible du passage de l’être humain sur la Terre.
Talion’h Kaärd compose un travail du quotidien, au quotidien, limité par la prise de vue sur pellicule, induisant une constante réflexion en amont sur les représentations visuelles qu’engendre un environnement immédiat. Aller au travail, faire des courses, attendre le bus, s’incruster dans une ruelle. De tout cela résulte des aventures du réel.
De part cet exercice photographique journalisé, enregistrant une histoire au ralenti de l’espace qui l’entoure, le rapport entre les hommes et leurs habitats est devenu le centre de sa démarche photographique, et il conçoit l’habitant comme étant une maille de son environnement urbain, indivisible de celui-ci, interdépendant avec l’ensemble. Le sujet de son travail propose un regard sur le « système holistique » de la ville, dans son ensemble, car ses multiples parties forment plus que son tout.
Ainsi fut édité “Les Contes de la Planète Poubelle” en Décembre 2016, gros roman de science-fiction anticipative.